Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/244

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sommaire de la troisième journée.


Le Palais, à Burgos. L’Infante, qui a perdu sa mère depuis un an, fait confidence à don Arias du désir qu’elle aurait d’épouser le Cid ; mais elle reconnaît en même temps quel obstacle lui oppose la passion toujours plus vive de son amie, et elle se résigne à oublier la sienne.

Le Roi apprend à don Diègue le rappel de Rodrigue, qui en ce moment fait un pèlerinage en Galice. On annonce Chimène demandant justice pour la troisième fois, démarche bien peu motivée, puisque Rodrigue subit encore l’exil prononcé devant elle par le Roi dans la précédente journée. Là-dessus, Arias découvre au Roi l’amour secret de Chimène, et va préparer une ruse pour l’éprouver.

Chimène, introduite, récite au Roi un second texte de romance d’un effet plus bizarre encore que le précédent, sur ses griefs contre Rodrigue[1] ; alors un domestique, chargé de ce rôle par Arias, vient annoncer que le Cid a péri dans une embuscade : douleur que Chimène laisse voir, mais qu’elle désavoue aussitôt qu’elle est détrompée. Elle obtient du Roi de faire appeler Rodrigue à un combat singulier, promettant d’épouser celui qui le tuera.

Forêt, route de Galice. Halte du Cid ; ses belles maximes sur la piété du soldat. Un lépreux demande assistance du fond d’un fossé. Rodrigue seul n’hésite pas à lui donner humblement des soins, et le fait manger avec lui. Tombant ensuite dans un sommeil mystique, il voit le lépreux transfiguré : c’est saint Lazare qui le bénit, lui présage ses succès, et remonte au ciel.

Palais. Il s’agit d’un différend entre la Castille et l’Aragon pour la possession de Calahorra. Il pourrait être décidé par un combat singulier à livrer sur la frontière des deux États contre le terrible Aragonais don Martin Gonzalez ; mais nul n’ose se présenter. Le Cid, de retour, paraît devant le Roi en même temps que l’Aragonais, dont il accepte le défi, et don Martin annonce qu’il profitera de ce duel pour obtenir Chimène.

Maison de Chimène. Elle explique à Elvire la violence qu’elle s’est faite en demandant le combat contre Rodrigue. Une lettre où don Martin lui fait part de ses arrogantes prétentions la met au désespoir.

Palais. Le Roi est préoccupé de son testament qu’il veut faire. Il a des enfants puînés et des filles à pourvoir ; le jeune infant don Sanche manifeste encore ses dispositions violentes. Ce sont autant d’emprunts à

  1. Il faut se souvenir que ces premiers romances supposent qu’elle était enfant quand Rodrigue, dont elle n’est pas connue, l’a rendue orpheline. Elle a depuis attendu dans sa maison l’âge convenable pour faire cette démarche devant le Roi.