Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/253

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faitement généreuse, et bref que les lire et les admirer sont presque une même chose. Il faudroit imaginer d’autres louanges que celles que l’on est accoutumé de donner aux ouvrages les plus accomplis, pour les attribuer à celui-ci ; les conceptions en sont si sublimes qu’elles ont quelque chose de divin, et qui va surpassant les efforts de la pensée humaine ; enfin son excellence est telle, que vous la comprendrez mieux en la lisant, que je ne vous la puis décrire. Je n’y attache point d’argument, pour ce que l’auteur n’y en a point fait et que sa lecture surprendra votre esprit avec bien plus de douceur et de plaisir par la diversité de ses incidents inespérés, que si elle étoit précédée par une connoissance confuse du sujet telle que donneroit un argument qui ne seroit qu’un abrégé du contenu de toute la pièce. Recevez-la, s’il vous plaît, et si elle vous apporte autant de satisfaction que j’emploie de zèle à vous l’offrir, elle y trouvera une récompense assez convenable à ses mérites.

J. P.