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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/275

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re nomen quoque vetustate abolevit. In his castris Cluilius albanus rex moritur ; dictatorem Albani Metium Suffetium creant. Interim Tullus ferox, præcipue morte regis, magnum que Deorum numen, ab ipso capite orsum, in omne nomen albanum expetiturum pœnas ob bellum impium dictitans, nocte, præteritis hostium castris, infesto exercitu in agrum albanum pergit. Ea res ab stativis excivit Metium ; ducit quam proxime ad hostem potest ; inde legatum præmissum nuntiare Tullo jubet, priusquam dimicent, opus esse colloquio : si secum congressus sit, satis scire ea se allaturum, quæ nihilo minus ad rem romanam, quam ad albanam pertineant. Haud aspernatus Tullus, tametsi vana afferrentur ; suos in aciem educit ; exeunt contra et Albani. Postquam instructi utrinque stabant, cum paucis procerum in medium duces procedunt. Ibi infit Albanus injurias, et non redditas res ex fœdere quæ repetitæ sint, et : « Ego regem nostrum Clui-

    temps il s’est aboli et éteint avec l’ouvrage. En ce logis-là Cluilius, roi d’Albane, fina ses jours, et l’armée créa Métius Suffétius dictateur. Cependant Tullus encouragé spécialement de la mort du Roi, et alléguant que la grande justice des Dieux avoit commencé par le chef adversaire de prendre vengeance sur tout le nom albanien de la guerre injustement par eux suscitée, se coule secrètement une nuit avec son armée outre le camp des ennemis, si bien qu’il entre dedans leurs confins à son tour ; ce qui rappela Métius du lieu il étoit campé, pour s’approcher avec ses forces le plus près des Romains qu’il lui fût possible : d’où il dépêcha un héraut à Tullus pour lui faire entendre qu’avant de venir au combat il s’entreverroit volontiers avec lui, et que s’ils parlementoient ensemble, il s’assuroit bien de lui faire quelques ouvertures qui ne lui importeroient moins qu’a ceux d’Albane. Tullus ne le voulant éconduire de cette requête, encore qu’il connût assez clairement que ce n’étoient que cassades, met ses gens en bataille. Les Albaniens sortent aussi à l’encontre, et après qu’ils se furent rangés en ordonnance d’une part et d’autre, tous prêts à s’entre-choquer, les deux chefs avec aucuns des principaux autour d’eux s’advancent au milieu des deux osts, là où celui d’Albane commence ainsi à parler : « Les torts et griefs qui ont été faits et les choses qu’on a répétées suivant le