Mais pourquoi ce front triste et ces regards sévères ?
Ce choix vous déplaît-il ?
Je m’estimois trop peu pour un honneur si grand.
Dirai-je au dictateur, dont l’ordre ici m’envoie[1],
Que vous le recevez avec si peu de joie ?
Ce morne et froid accueil me surprend à mon tour.
Dis-lui que l’amitié, l’alliance et l’amour
Ne pourront empêcher que les trois Curiaces
Ne servent leur pays contre les trois Horaces.
Contre eux ! Ah ! c’est beaucoup me dire en peu de mots.
Porte-lui ma réponse, et nous laisse en repos.
Scène III.
Que désormais le ciel, les enfers et la terre
Unissent leurs fureurs à nous faire la guerre ;
Que les hommes, les Dieux, les démons et le sort
Préparent contre nous un général effort !
Je mets à faire pis, en l’état où nous sommes,
Le sort, et les démons, et les Dieux, et les hommes.
- ↑ Var. Dirai-je au dictateur, qui devers vous m’envoie. (1641-56)