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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/452

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Une offense qu’on fait à toute sa province,
Dont il faut[1] qu’il la venge, ou cesse d’être prince.

LIVIE.

Donnez moins de croyance à votre passion. 1255

AUGUSTE.

Ayez moins de foiblesse, ou moins d’ambition.

LIVIE.

Ne traitez plus si mal un conseil salutaire.

AUGUSTE.

Le ciel m’inspirera ce qu’ici je dois faire.
Adieu : nous perdons temps.

LIVIE.

Adieu : nous perdons temps. Je ne vous quitte point,
Seigneur, que mon amour n’aye obtenu ce point. 1260

AUGUSTE.

C’est l’amour des grandeurs qui vous rend importune.

livie

J’aime votre personne, et non votre fortune.
(Elle est seule[2].)
Il m’échappe : suivons, et forçons-le de voir[3]
Qu’il peut, en faisant grâce, affermir son pouvoir,
Et qu’enfin la clémence est la plus belle marque 1265
Qui fasse à l’univers connoître un vrai monarque.

  1. Les éditions de 1643 in-4o de 1648-54, de 1656 et de 1660 portent il fait, pour il faut. Quel que soit le nombre des éditions qui reproduisent cette leçon, ce ne peut être qu’une faute typographique.
  2. Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1643-60)
  3. Var. Il m’échappe : suivons, et le forçons de voir. (1643-56)