Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/53

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Comment le portrait fait par les partisans de Corneille d’un commensal de Scudéry assez peu fortuné et d’origine obscure, s’applique-t-il, suivant Mairet, à quelqu’un qui occupe un haut rang en Normandie ? Il est assez difficile de le deviner, à cause des termes obscurs dont est enveloppée toute cette polémique ; mais n’est-on pas autorisé à supposer avec quelque vraisemblance que Mairet fait allusion à ce personnage de haute condition dont Corneille a parlé dans la Lettre apologétique, et que Voltaire a pris avec si peu d’apparence pour le Cardinal lui-même[1] ?

Corneille, ou plutôt quelqu’un de ses amis, répondit au libelle que nous venons d’analyser par la Lettre du des-interessé au sieur Mairet[2] et par l’Avertissement au besançonnois Mairet[3]. On trouvera ces deux pièces à la suite de notre notice.

L’adversaire de notre poëte ne se tint pas pour battu. Il répliqua par une Apologie pour M. Mairet contre les calomnies du Sr Corneille de Rouen[4]; apologie qui renferme une lettre de Mairet à Scudéry, datée du 30 septembre 1637. Ce libelle fut le dernier. La lettre suivante[5], adressée par Boisrobert à Mairet, qui habitait alors chez le comte de Belin[6], mit enfin un terme à cette regrettable dispute.

  1. Voyez ci-dessus, p. 25.
  2. In-8° de 7 pages.
  3. 1637, in-8o de 12 pages.
  4. 1637, in-4o de 32 pages. Nous n’avons pu voir cet ouvrage ; la description que nous en donnons est tirée de l’Histoire du Théâtre françois des frères Parfait (tome V, p. 270). Les notes recueillies par Van Praet nous font seules connaître le nombre de pages de l’ouvrage. Ce sont aussi ces notes qui nous apprennent qu’on trouve, p. 11, une lettre de M. Mairet à M. Scudéry contenant sa généalogie, datée de Belin du 30 septembre 1637. M. Taschereau indique cette pièce comme étant du format in-8o et lui donne le titre suivant : Apologie pour Mairet contre les calomnies du Sr Corneille en réponse à la pièce intitulée : Advertissement au besançonnois Mairet, titre qu’il a pris sans doute sur une édition différente de celle dont nous venons de parler.
  5. Cette lettre a été imprimée pour la première fois par Granet, en 1740, dans son Recueil de dissertations sur plusieurs tragédies de Corneille et de Racine, tome I, p. 114.
  6. François de Faudoas, dit d’Averton, comte de Belin ; il avait été gouverneur de Paris pendant la Ligue. Il fut assassiné par le