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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/122

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vers 685 ; livre VIII, vers 553,554, et vers 814,815. « Les monstres de l’Égypte » (vers 582) sont les regia monstra du livre VIII, vers 613.

Mais nulle part on ne voit mieux que dans la délibération qui ouvre la tragédie et principalement, je crois, dans le premier discours de Ptolomée et dans celui de Photin, à quel point Corneille était plein de la Pharsale et comment il s’en inspirait. D’abord aux fragments qu’il a cités lui-même du discours de Photin (Pothinus) dans Lucain (livre VIII, vers 48/|-535), il faudrait joindre plusieurs autres extraits de ce morceau, si, outre les endroits fidèlement reproduits dans le Pompée, on voulait donner aussi tous ceux qui ont quelque analogie de pensée ou de forme avec les vers français, ou que notre poëte a rendus, ou fait sentir par quelque équivalent. Ainsi :

Pompeii nunc castra placent quæ deserit orbis ?
(Vers 532.)
Thessaliæque reus, nulla tellure receptus,
Sollicitat nostrum, quem nondum perdidit, orbem.

(Vers 510, 511.)
Justior in Magnum nobis, Ptolemæe, querelæ
Causa data est.

(Vers 512, 513.)
… Exeat aula
Qui volet esse pius ; virtus et summa potestas
Non coeunt.

(Vers 493-495.)
Libertas scelerum est quæ regna invisa tuetur,
Sublatusque modus gladiis.

(Vers 491, 492.)
… Facere omnia sæve
Non impune licet, nisi quum facis.

(Vers 492, 493) etc.

Dans ce même discours de Pothinus se trouve aussi ce que dit Ptolomée pour clore la délibération :

« Et cédons au torrent qui roule toutes choses. »
(Vers 190.)
Rapimur quo cuncta feruntur.
(Vers 522.)

Aux emprunts faits à cette tirade oratoire, où il était si naturel de puiser pour cette scène du conseil, nous pouvons ajouter des traits pris çà et là dans les diverses parties de la Pharsale, et sinon toujours imités de Lucain, au moins suggérés par lui. Rapprochez, par exemple, des vers 3 et 4 cette apostrophe latine :

Thessalicæ tantum, Superi, permittitis oræ ?
(VII, 302.)

Pour les vers 5 et suivants, voyez ce qui est dit plus haut, p. 27, note 3. « Le