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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/123

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droit de l’épée » (vers 13) est la traduction de ferri jus (livre V, vers 387). L’idée du vers 14 est contenue dans ce passage :

Hæc fato quæ teste probet quis justius arma
Sumpserit, hæc acies victum factura nocentem est.

(VII, 259, 260.)

Aussitôt après Corneille s’est souvenu de cet autre endroit :

Lassata triumphis
Descivit fortuna tuis.
(II, 727, 728.)

Nous ne pousserons pas plus loin ces rapprochements. Ceux qui précèdent suffisent pour montrer, et c’est là tout ce que nous voulions faire, qu’outre les imitations directes et frappantes que notre poète a lui-même signalées, il y a dans diverses parties de sa tragédie bon nombre de souvenirs qui font voir combien était vif le goût qu’il avait pour Lucain, combien il avait pratiqué ce poète, et de quelle manière il savait s’approprier ses beautés et ses défauts.


II

EXTRAITS DE LA MORT DE POMPÉE
DE CHAULMER[1].


ARGUMENT.

Après la guerre de Pharsale, Pompée se retire vers Ptolomée, roi d’Égypte, en dessein d’obtenir de lui quelques nouvelles troupes, avec lesquelles il pût rallier le débris de sa fortune ; mais son dessein ne réussit pas comme il l’avoit projeté. Le Roi assemble son conseil sur ce sujet, où trois des plus signalés parlent : l’un en faveur de Pompée, les deux autres contre lui ; l’un à ce qu’il fût chassé, l’autre à ce qu’il fût mis à mort : à quoi le Roi conclut, et ce qui est

  1. Voyez ci-dessus la Notice, p. 5.