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Scène VI.
DORANTE, CLITON.
DORANTE.
Que dis-tu de l’histoire, et de mon artifice ?
Le bonhomme en tient-il ? m’en suis-je bien tiré ?
Quelque sot en ma place y seroit demeuré ;
Il eût perdu le temps à gémir et se plaindre,
Et malgré son amour, se fût laissé contraindre.
Oh ! l’utile secret que mentir à propos[1] !
CLITON.
Quoi ? ce que vous disiez n’est pas vrai ?
DORANTE.
Et tu ne viens d’ouïr qu’un trait de gentillesse
Pour conserver mon âme et mon cœur à Lucrèce.
CLITON.
Quoi ? la montre, l’épée, avec le pistolet…
DORANTE.
Industrie.
CLITON.
Quand vous voudrez jouer de ces grands coups de maître,
Donnez-lui quelque signe à les pouvoir connoître ;
Quoique bien averti, j’étois dans le panneau.
DORANTE.
Tu seras de mon cœur l’unique secrétaire,
Et de tous mes secrets le grand dépositaire.
CLITON.
Avec ces qualités j’ose bien espérer
- ↑ Var. Oh ! l’utile secret de mentir à propos ! (1644-56)