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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/320

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310Vous ne trouveriez pas la fille d’un huissier,
Pas celle d’un recors, pas d’un cabaret même.

DORANTE.

Il faut donc avancer près de celle qui m’aime.
Comme Paris est loin, si je ne suis déçu,
Nous pourrons réussir avant qu’elle ait rien su.
315Mais quelqu’un vient à nous, et j’entends du murmure.


Scène IV.

Le Prévôt, CLÉANDRE, DORANTE, CLITON.
CLÉANDRE, au prévôt.

Ah ! je suis innocent ; vous me faites injure.

LE PRÉVÔT, à Cléandre.

Si vous l’êtes, Monsieur, ne craignez aucun mal ;
Mais comme enfin le mort étoit votre rival,
Et que le prisonnier proteste d’innocence,
320Je dois sur ce soupçon vous mettre en sa présence.

CLÉANDRE, au prévôt.

Et si pour s’affranchir il ose me charger ?

LE PRÉVÔT, à Cléandre.

La justice entre vous en saura bien juger.
Souffrez paisiblement que l’ordre s’exécute.

(À Dorante.)

Vous avez vu, Monsieur, le coup qu’on vous impute[1].
325Voyez ce cavalier ; en seroit-il l’auteur ?

CLÉANDRE, bas.

Il va me reconnoître. Ah, Dieu ! je meurs de peur.

  1. Var. Vous dites avoir vu le coup qu’on vous impute.
    Voyez ce cavalier ; en seroit-ce l’auteur ? (1645-56)