Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/360

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Scène IV.

PHILISTE, DORANTE, CLITON[1].
PHILISTE.

Ami, notre bonheur passe notre espérance.
1095Vous avez compagnie ! Ah ! voyons, s’il vous plaît.

DORANTE.

Laissez-les s’échapper, je vous dirai qui c’est[2].
Ce n’est qu’une lingère : allant en Italie,
Je la vis en passant, et la trouvai jolie ;
Nous fîmes connaissance ; et me sachant ici,
1100Comme vous le voyez, elle en a pris souci.

PHILISTE.

Vous trouvez en tous lieux d’assez bonnes fortunes.

DORANTE.

Celle-ci pour le moins n’est pas des plus communes.

PHILISTE.

Elle vous semble belle, à ce compte ?

DORANTE.

Elle vous semble belle, à ce compte ?À ravir.

PHILISTE.

Je n’en suis point jaloux.

DORANTE.

Je n’en suis point jaloux.M’y voulez-vous servir ?

PHILISTE.

1105Je suis trop maladroit pour un si noble rôle[3].

DORANTE.

Vous n’avez seulement qu’à dire une parole.

  1. Var. PHILISTE, DORANTE, CLITON ; MÉLISSE, LYSE, qui s’écoulent incontinent (1645) ; — … qui s’échappent incontinent. (1648-60)
  2. Var. Laissez-les s’écouler, je vous dirai qui c’est. (1645)
  3. L’orthographe de ce mot est roolle dans toutes les éditions, hormis celle de 1656, qui a roole, par une seule l.