Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/397

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Et dans le triste état où mon âme est réduite,
1790Pour sauver mon honneur, je n’ai plus que la fuite.


Scène IV.

DORANTE, PHILISTE, MÉLISSE, LYSE, CLITON.
PHILISTE.

Ami, je vous rencontre assez heureusement.
Vous sortiez ?

DORANTE.

Vous sortiez ?Oui, je sors, ami, pour un moment.
Entrez, Mélisse est seule, et je pourrois vous nuire.

PHILISTE.

Ne m’échappez donc point avant que m’introduire[1] ;
1795Après, sur le discours vous prendrez votre temps ;
Et nous serons ainsi l’un et l’autre contents[2].
Vous me semblez troublé.

DORANTE.

Vous me semblez troublé.J’ai bien raison de l’être.
Adieu.

PHILISTE.

Adieu.Vous soupirez, et voulez disparoître !
De Mélisse ou de vous je saurai vos malheurs.
1800Madame, puis-je… Ô ciel ! elle-même est en pleurs !
Je ne vois des deux parts que des sujets d’alarmes !
D’où viennent ses soupirs ? et d’où naissent vos larmes ?

  1. Var. Vous ne m’échappez point, à moins que m’introduire. (1645-56)
  2. Var. [Et nous serons ainsi l’un et l’autre contents.]
    Je voudrois toutefois vous dire une nouvelle,
    Et vous en faire rire en sortant d’avec elle :
    Chez un de mes amis je viens de rencontrer
    Certain livre nouveau que je vous veux montrer.
    [Vous me semblez troublé.] (1645-56).