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Quel accident vous fâche, et le fait retirer ?
Qu’ai-je à craindre pour vous, ou qu’ai-je à déplorer ?
MÉLISSE.
Sa présence au secret est la plus importante.
DORANTE.
Vous me perdez, Madame.
MÉLISSE.
Pour un bien qu’autrement je ne puis plus garder.
LYSE.
Cléandre entre.
MÉLISSE.
Le ciel à propos nous l’envoie.
Scène V.
DORANTE, PHILISTE, CLÉANDRE, MÉLISSE, LYSE, CLITON.
CLÉANDRE.
En si bon entretien qui vous peut attrister ?
MÉLISSE, à Cléandre.
J’en contois le sujet, vous pouvez l’écouter.
(À Philiste.)
Vous m’aimez, je l’ai su de votre propre bouche[1],
Je l’ai su de Dorante, et votre amour me touche,
Si trop peu pour vous rendre un amour tout pareil,
Assez pour vous donner un fidèle conseil.
Ne vous obstinez plus à chérir une ingrate :
J’aime ailleurs ; c’est en vain qu’un faux espoir vous flatte.
- ↑ Var. Vous m’aimez, je l’ai su, Monsieur, de votre bouche. (1645-56)