J’ai fait votre oncle roi, j’en ferai bien un autre ;
Et mon nom peut encore ici plus que le vôtre.
Mais, Madame, voyez que pour premier exploit[1]…
Mais que chacun de vous pense à ce qu’il me doit :
Je sais bien que le sang qu’à vos mains je demande
N’est pas le digne essai d’une valeur bien grande ;
Mais si vous me devez et le sceptre et le jour,
Ce doit être envers moi le sceau de votre amour :
Sans ce gage ma haine à jamais s’en défie ;
Ce n’est qu’en m’imitant que l’on me justifie.
Rien ne vous sert ici de faire les surpris :
Je vous le dis encor, le trône est à ce prix ;
Je puis en disposer comme de ma conquête :
Point d’aîné, point de roi, qu’en m’apportant sa tête ;
Et puisque mon seul choix vous y peut élever,
Pour jouir de mon crime il le faut achever.
Scène IV.
Dont ce cruel arrêt met notre espoir en poudre ?
Est-il un coup de foudre à comparer aux coups
Que ce cruel arrêt vient de lancer sur nous ?
Ô haines, ô fureurs, dignes d’une Mégère !
- ↑ Var, Mais, Madame, pensez que pour premier exploit… (1647-60)