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ACTE III.
Scène première.
CHARMION, ACHORÉE.
CHARMION.
Oui, tandis que le Roi va lui-même en personne
Jusqu’aux pieds de César prosterner sa couronne,
Cléopatre s’enferme en son appartement,
Et sans s’en émouvoir attend son compliment.
Comment nommerez-vous une humeur si hautaine ?
ACHORÉE.
Un orgueil noble et juste, et digne d’une reine
Qui soutient avec cœur et magnanimité
L’honneur de sa naissance et de sa dignité :
Lui pourrai-je parler ?
CHARMION.
Savoir à cet abord ce qu’on a vu de joie ;
Ce qu’à ce beau présent César a témoigné ;
S’il a paru content, ou s’il l’a dédaigné[1] ;
S’il traite avec douceur, s’il traite avec empire ;
Ce qu’à nos assassins enfin il a su dire[2].
ACHORÉE.
Dont ils n’ont pas sujet d’être fort satisfaits.