Pour de ce grand dessein assurer le succès.
Mais voici Cléopatre : agissez avec feinte,
Seigneur, et ne montrez que foiblesse et que crainte[1].
Nous allons vous quitter, comme objets odieux
Dont l’aspect importun offenseroit ses yeux.
Allez, je vous rejoins.
Scène II.
Et de tout mon pouvoir combattu sa colère.
Vous êtes généreuse ; et j’avois attendu
Cet office[2] de sœur que vous m’avez rendu.
Mais cet illustre amant vous a bientôt quittée.
Sur quelque brouillerie, en la ville excitée :
Il a voulu lui-même apaiser les débats
Qu’avec nos citoyens ont eus[3] quelques soldats[4] ;
Et moi, j’ai bien voulu moi-même vous redire
Que vous ne craigniez rien pour vous ni votre empire ;
Et que le grand César blâme votre action
Avec moins de courroux que de compassion.
- ↑ Var. Sire, et ne lui montrez que foiblesse et que crainte. (1644-63)
- ↑ Toutes les éditions, excepté celle de 1656, portent : « Cette office, » au féminin.
- ↑ Il y a eu, sans accord, dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille, et même encore dans celle de 1692.
- ↑ Var. Qu’avec nos citoyens ont pris quelques soldats (a). (1644-56).
(a) Voltaire a adopté cette variante dans son texte de 1764.