u tachée,
Et qu’il faille ajouter à vos titres d’honneur
La noble qualité de mauvais suborneur.
Nicomède. Je les ai subornés contre vous à ce compte ?
Arsinoé. J’en ai le déplaisir, vous en aurez la honte.
Nicomède. Et vous pensez par là leur ôter tout crédit ?
Arsinoé. Non, seigneur ; je me tiens à ce qu’ils en ont dit.
Nicomède. Qu’ont-ils dit qui vous plaise, et que vous vouliez croire ?
Arsinoé. Deux mots de vérité qui vous comblent de gloire.
Nicomède. Peut-on savoir de vous ces deux mots importants ?
Araspe. Seigneur, le roi s’ennuie, et vous tardez longtemps.
Arsinoé. Vous les saurez de lui ; c’est trop le faire attendre.
Nicomède. Je commence, madame, enfin à vous entendre :
Son amour conjugal, chassant le paternel,
Vous fera l’innocente, et moi le criminel.
Mais…
Arsinoé. Achevez, seigneur ; ce mais, que veut-il dire ?
Nicomède. Deux mots de vérité qui font que je respire.
Arsinoé. Peut-on savoir de vous ces deux mots importants ?
Nicomède. Vous les saurez du roi, je tarde trop longtemps.
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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/572
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