Scène IV.
D’un grand malheur ensemble et d’un rare bonheur.
Garibalde n’est plus, et l’imposteur infâme
Qui tranche ici du roi lui vient d’arracher l’âme ;
Mais ce même imposteur est en votre pouvoir.
Que dis-tu, malheureux ?
Ce que vous allez voir.
Ô ciel ! en quel état ma fortune est réduite,
S’il ne m’est pas permis de jouir de sa fuite !
Faut-il que de nouveau mon cœur embarrassé
Ne puisse… Mais dis-nous comment tout s’est passé.
Le duc, ayant appris quelles intelligences
Déroboient un tel fourbe à vos justes vengeances,
L’attendoit à main-forte, et lui fermant le pas :
« À lui seul, nous dit-il ; mais ne le blessons pas.
Réservons tout son sang aux rigueurs des supplices,
Et laissons par pitié fuir ses lâches complices. »
Ceux qui le conduisoient, du grand nombre étonnés,
- SOLDAT, à Grimoald. Seigneur… PERTH., au soldat. Je suis encor ton roi,
- Traître, et je te défends de parler devant moi.
- [GRIM. Ô ciel ! en quel état ma fortune est réduite,
- S’il ne m’est pas permis de jouir de sa fuite !]
- SOLDAT. Seigneur… PERTH., au soldat. Tais-toi, te dis-je une seconde fois.
- À Grimoald. [Tu me revois, tyran qui méconnois les rois.] (1653-56)
- ↑ Voltaire a mis ici : un soldat, et dans le courant de la scène : le soldat.
Soldats, conduisant Pertharite prisonnier.
(a) Cette scène est la dernière de l’acte dans les éditions de 1653-56.