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ŒDIPE.

Corneille fut cependant représenté encore quelquefois. Lemazurier remarque que Sarrasin « débuta, le 3 mars 1729, par le rôle d’OEdipe, dans la tragédie de ce nom de P. Corneille, que l’on n’avait pas jouée depuis fort longtemps, et qui fut reprise pour la dernière fois à l’occasion de son début[1] »

L’édition originale de la pièce qui nous occupe a pour titre : Œdipe, tragédie, Par P. Corneille, Imprimée à Rouen, et se vend à Paris, chez Augustin Courbé… et Guillaume de Luyne… M.DC.LIX[2]. Auec priuilege du Roy. Elle forme un volume in-12 de 6 feuillets et 89 pages. Certains exemplaires commencent par une Épitaphe sur la mort de damoiselle Élisabeth Ranquet, qu’on trouvera dans les Poésies diverses. Le privilège est du 10 février 1659, l’Achevé d’imprimer du 26 mars. L’abbé de Pure dut recevoir un des premiers exemplaires de


    fut ensuite mis en prose par son auteur. Quand à l’Œdipe du P. Follard, il n’a pas paru sur le théâtre, non plus que les quatre tragédies d’Œdipe que la Tournelle a fait paraître dans un même volume en 1731. En voici les titres : Œdipe et toute sa famille ; Œdipe, ou les trois fils de Jocaste ; Œdipe et Polybe ; Œdipe, ou l’ombre de Laïus. L’auteur, qui affectionnait ce sujet, promet encore trois autres tragédies sur Œdipe. Il n’a pas tenu parole.

  1. Tome I, p. 537. — « Cette remise, disent les frères Parfait*, donna occasion à feu M. l’abbé Pellegrin de composer une espèce de parallèle de cette tragédie avec celle de M. de Voltaire. Une partie de cet ouvrage parut dans le Mercure de France 1729, mois de juin, second volume, p. 1315-1345, et la suite dans le mois d’août suivant, p. 1 700-1731, sous le titre qui suit : Dissertation sur l’Œdipe de Corneille, et sur celui de M. de Voltaire, par M. le Chevalier de … à Madame la Comtesse de… Dans cette dissertation, M. l’abbé Pellegrin, sous le nom de M. le chevalier de…, prend le parti de Pierre Corneille **.

    *. Histoire du Théâtre françois, tome XV, p. 315.

    **. Une Dissertation critique sur l’Œdipe de Corneille, par Mlle Barbier, avait déjà paru dans le Nouveau Mercure de février et mars 1709, p. 92 et suivantes. Enfin la Jocaste de M. le comte de Lauraguais, depuis duc de Brancas, publiée en 1781 chez Debure l’aîné, est précédée d’une Dissertation sur les Œdipes de Sophocle, de Corneille, de Voltaire, de la Motte, et sur Jocaste.

  2. Voltaire, dans la première édition de son commentaire (1764), dit par erreur que l’impression originale d’Œdipe est de 1657 : voyez sa première note sur les vers à Foucquet.