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ŒDIPE.

gence ou par dérèglement à celles que les honnêtes gens et la scène du Palais-Royal ont traitées de ridicules[1] ? »

Il est impossible de ne pas trouver de telles critiques fort exagérées, mais il n’est peut-être pas inutile de les signaler et d’en faire ressortir le caractère. Ce qu’on reproche à notre poëte, ce ne sont plus, comme au temps du Cid, les hardiesses de son génie indépendant, mais, au contraire, les concessions nombreuses qu’il fait au goût du jour, auquel il avait jusqu’alors si peu sacrifié. Ces critiques, c’est l’envie qui les fait avec son exagération ordinaire : mais elle a touché juste, et, à partir de ce moment, ce n’est plus que par intervalles que nous retrouverons le noble et pur langage du grand Corneille[2]


  1. Recueil de Dissertations…, publié par l’abbé Granet, tome II, p. 56.
  2. Ces reproches de préciosité adressés à Corneille par Somaize et d’Avibignac n’ont été recueillis par personne, pas même par l’auteur d’un article intitulé Corneille précieux*, où il semblait naturel de les retrouver.

    *. Le Chasseur bibliographique. no ii, novembre 1863, p. 8-10. Cet article est signé V. G.