Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/191

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Ce digne favori l’avait accompagné.
Par lui seul on a su cette noire aventure ;
On le trouva percé d’une large blessure,
Si baigné dans son sang, et si près de mourir,
Qu’il fallut une année et plus pour l’en guérir.


Œdipe.

Est-il mort ?


Jocaste.

Non, seigneur : la perte de son maître
Fut cause qu’en la cour il cessa de paraître ;
Mais il respire encore, assez vieil et cassé ;
Et Mégare, sa fille, est auprès de Dircé.


Œdipe.

Où fait-il sa demeure ?


Jocaste.

Au pied de cette roche
Que de ces tristes murs nous voyons la plus proche.


Œdipe.

Tâchez de lui parler.


Jocaste.

J’y vais tout de ce pas.
Qu’on me prépare un char pour aller chez Phorbas.
Son dégoût de la cour pourrait sur un message
S’excuser par caprice et prétexter son âge.
Dans une heure au plus tard je saurai vous revoir.
Mais que dois-je lui dire, et qu’en faut-il savoir ?