Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Qu’ainsi que mes forfaits mes supplices étonnent.
Ne voyons plus le ciel après sa cruauté:
Pour nous venger de lui dédaignons sa clarté;
Refusons-lui nos yeux, et gardons quelque vie
Qui montre encore à tous quelle est sa tyrannie. "
Là, ses yeux arrachés par ses barbares mains
Font distiller un sang qui rend l’âme aux Thébains.
Ce sang si précieux touche à peine la terre,
Que le courroux du ciel ne leur fait plus la guerre ;
Et trois mourants guéris au milieu du palais
De sa part tout d’un coup nous annoncent la paix.
Cléante vous a dit que par toute la ville…


Thésée.

Cessons de nous gêner d’une crainte inutile.
À force de malheurs le ciel fait assez voir
Que le sang de Laïus a rempli son devoir:
Son ombre est satisfaite; et ce malheureux crime
Ne laisse plus douter du choix de sa victime.


Dircé.

Un autre ordre demain peut nous être donné.
Allons voir cependant ce prince infortuné,
Pleurer auprès de lui notre destin funeste,
Et remettons aux dieux à disposer du reste.