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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/407

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ACTE II, SCENE 4.

Sans doute un tel service aura droit de me plaire ;725
Mais laissez-moi, de grâce, arbitre du salaire :
Je ne suis point ingrate, et sais ce que je dois ;
Et c’est vous dire assez pour la première fois.
Adieu.


Scène V.

Perpenna, Aufide.
Aufide

Adieu.Vous le voyez, Seigneur, comme on vous joue.
Tout son cœur est ailleurs ; Sertorius l’avoue, 730
Et fait auprès de vous l’officieux rival,
Cependant que la Reine[1]

Perpenna

Cependant que la Reine…Ah ! n’en juge point mal.
À lui rendre service elle m’ouvre une voie
Que tout mon cœur embrasse avec excès de joie.

Aufide

Vous ne voyez donc pas que son esprit jaloux735
Ne cherche à se servir de vous que contre vous,
Et que rompant le cours d’une flamme nouvelle,
Vous forcez ce rival à retourner vers elle ?

Perpenna

N’importe, servons-la, méritons son amour :
La force et la vengeance agiront à leur tour.740
Hasardons quelques jours sur l’espoir qui nous flatte,
Dussions-nous pour tout fruit ne faire qu’une ingrate.

Aufide

Mais, Seigneur…

Perpenna

Mais, Seigneur…Épargnons les discours superflus,

  1. Cet hemistiche est remplacee par le suivant dans l’edition de 1692
    Tandis que Viriate…