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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/425

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ACTE III, SCÈNE II.
Aristie.

Ah ! Si ce nom vous plaît, je suis encore à vous :
Voilà ma main, Seigneur.

Pompée.

Voilà ma main, Seigneur.Gardez-la-moi, Madame.

Aristie.

Tandis que vous avez à Rome une autre femme ?1150
Que par un autre hymen vous me déshonorez ?
Me punissent les dieux que vous avez jurés,
Si, passé ce moment, et hors de votre vue,
Je vous garde une foi que vous avez rompue !

Pompée.

Qu’allez-vous faire ? Hélas !

Aristie.

Qu’allez-vous faire ? Hélas !Ce que vous m’enseignez.1155

Pompée.

Éteindre un tel amour !

Aristie.

Éteindre un tel amour !Vous-même l’éteignez.

Pompée.

La victoire aura droit de le faire renaître.

Aristie.

Si ma haine est trop faible, elle la fera croître.

Pompée.

Pourrez-vous me haïr ?

Aristie.

Pourrez-vous me haïr ?J’en fais tous mes souhaits.

Pompée.

Adieu donc pour deux jours.

Aristie.

Adieu donc pour deux jours.Adieu pour tout jamais.1160

FIN DU TROISIÈME ACTE.