Moi, j’accepte la paix que vous m’avez offerte ;
C’est tout ce que je puis, Seigneur, après ma perte :
Elle est irréparable ; et comme je ne voi
Ni chefs dignes de vous, ni rois dignes de moi,
Je renonce à la guerre ainsi qu’à l’hyménée ;
Mais j’aime encor l’honneur du trône où je suis née.
D’une juste amitié je sais garder les lois,
Et ne sais point régner comme règnent nos rois.
S’il faut que sous votre ordre ainsi qu’eux je domine,
Je m’ensevelirai sous ma propre ruine ;
Mais si je puis régner sans honte et sans époux,
Je ne veux d’héritiers que votre Rome, ou vous.
Vous choisirez, Seigneur ; ou si votre alliance
Ne peut voir mes États sous ma seule puissance,
Vous n’avez qu’à garder cette place en vos mains,
Et je m’y tiens déjà captive des Romains.
Madame, vous avez l’âme trop généreuse
Pour n’en pas obtenir une paix glorieuse,
Et l’on verra chez eux mon pouvoir abattu,
Ou j’y ferai toujours honorer la vertu.
Scène VIII.
En est-ce fait, Celsus ?
À vu plus de cent bras punir son parricide ;