Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/457

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Perpenna
——Mais cependant leur haine…

Pompée
—————————————————C’est assez.
Je suis maître ; je parle ; allez, obéissez.


Scène 7


Pompée, Viriate, Aristie, Thamire, Arcas


Pompée
Ne vous offensez pas d’ouïr parler en maître,
Grande reine ; ce n’est que pour punir un traître.
Criminel envers vous d’avoir trop écouté
L’insolence où montait sa noire lâcheté,
J’ai cru devoir sur lui prendre ce haut empire,
Pour me justifier avant que vous rien dire ;
Mais je n’abuse point d’un si facile accès
Et je n’ai jamais su dérober mes succès.
Quelque appui que son crime aujourd’hui vous enlève,
Je vous offre la paix, et ne romps point la trêve ;
Et ceux de nos Romains qui sont auprès de vous
Peuvent y demeurer sans craindre mon courroux.
Si de quelque péril je vous ai garantie,
Je ne veux pour tout prix enlever qu’Aristie,
À qui devant vos yeux, enfin maître de moi,
Je rapporte avec joie et ma main et ma foi.
Je ne dis rien du cœur, il tint toujours pour elle.

Aristie
Le mien savait vous rendre une ardeur mutuelle ;
Et pour mieux recevoir ce don renouvelé,
Il oubliera, Seigneur, qu’on me l’avait volé.