Vous ne voudriez pas en avoir de contraires.
Vous n’avez, vous ni lui, pensé qu’à vos affaires ;
Et nous offrir Pison, c’est assez témoigner…
Le trouvez-vous, Madame, indigne de régner ?
Il a de la vertu, de l’esprit, du courage ;
Il a de plus…
Et c’est assez de quoi mériter mes refus.
Par respect de son sang[1], je ne dis rien de plus.
Aimeriez-vous Othon, que Vinius propose,
Othon, dont vous savez que Plautine dispose,
Et qui n’aspire ici qu’à lui donner sa foi ?
Qu’il brûle encor pour elle, ou la quitte pour moi,
Ce n’est pas votre affaire ; et votre exactitude
Se charge en ma faveur de trop d’inquiétude.
Et moi-même je viens de l’obtenir pour lui.
Vous en a-t-il prié ? dites, ou si l’envie…
Un véritable ami n’attend point qu’on le prie.
Cette amitié me charme, et je dois avouer
Qu’Othon a jusqu’ici tout lieu de s’en louer,
- ↑ « Pison, né de M. Crassus et de Scribonie, appartenait à deux familles illustres. » Piso, M. Crasso et Scribonia genitus, nobilis utrinque. (Tacite, Histoires, livre I, chapitre xiv.)