Mais si vos jours enfin n’ont point d’autre assurance,
S’il n’est point d’autre asile…
Ou si pour l’éviter il faut nous faire effort,
Subissons de Lacus toute la tyrannie,
Avant que me soumettre à cette ignominie.
J’en saurai préférer les plus barbares coups
À l’affront de me voir sans l’empire et sans vous,
Aux hontes d’un hymen qui me rendrait infâme,
Puisqu’on fait pour Camille un crime de sa flamme,
Et qu’on lui vole un trône en haine d’une foi
Qu’a voulu son amour ne promettre qu’à moi.
Non que pour moi sans vous ce trône eût aucuns charmes :
Pour vous je le cherchois, mais non pas sans alarmes ;
Et si tantôt Galba ne m’eût point dédaigné,
J’aurois porté le sceptre, et vous auriez régné ;
Vos seules volontés, mes dignes souveraines,
D’un empire si vaste auroient tenu les rênes.
Vos lois…
Je l’ai pu : les moyens d’abord m’ont fait horreur ;
Mais je saurai la vaincre, et me donnant moi-même,
Vous assurer ensemble et vie et diadème,
Et réparer par là le crime d’un orgueil
Qui vous dérobe un trône, et vous ouvre un cercueil.
De Martian pour vous j’aurois eu le suffrage,
Si j’avois pu souffrir son insolent hommage.
Son amour…
Que d’oser…