ACTE V.
Scène première.
Je vous le dis encor, redoutez ma vengeance,
Pour peu que vous soyez de son intelligence.
On ne pardonne point en matière d’État :
Plus on chérit la main, plus on hait l’attentat ;
Et lorsque la fureur va jusqu’au sacrilége,
Le sexe ni le sang n’ont point de privilége.
Si vous voyiez du crime où doit aller le fruit.
Othon, qui pour Plautine au fond du cœur soupire,
Othon, qui me dédaigne à moins que de l’empire,
S’il en fait sa conquête, et vous peut détrôner,
Laquelle de nous deux voudra-t-il couronner ?
Pourrois-je de Pison conspirer la ruine,
Qui m’arrachant du trône y porteroit Plautine ?
Croyez mes intérêts, si vous doutez de moi ;
Et sur de tels garants, assuré de ma foi,
Tournez sur Vinius toute la défiance
Dont veut ternir ma gloire une injuste croyance.
Vinius par son zèle est trop justifié.
Voyez ce qu’en un jour il m’a sacrifié :