ACTE IV.
Scène PREMIÈRE.
Allez, servez-moi bien. Si vous aimez Flavie,
Elle sera le prix de m’avoir bien servie :
J’en donne ma parole ; et sa main est à vous.
Dès que vous m’obtiendrez Valamir pour époux.
Je voudrois le pouvoir : j’assurerois, Madame,
Sous votre Valamir mes jours avec ma flamme.
Bien qu’Attila me traite assez confidemment,
Ils dépendent sous lui d’un malheureux moment :
Il ne faut qu’un soupçon, un dégoût, un caprice,
Pour en faire à sa haine un soudain sacrifice ;
Ce n’est pas un esprit que je porte où je veux.
Faire un peu plus de pente au penchant de ses vœux,
L’attacher un peu plus au parti qu’ils choisissent,
Ce n’est rien qu’avec moi deux mille autres ne puissent ;
Mais proposer de front, ou vouloir doucement
Contre ce qu’il résout tourner son sentiment,
Combattre sa pensée en faveur de la vôtre,
C’est ce que nous n’osons, ni moi, ni pas un autre ;
Et si je hasardois ce contre-temps fatal,
Je me perdrois, Madame, et vous servirois mal.
Mais qui l’attache à moi, quand pour l’autre il soupire ?