La mort d’Aétius et vos droits sur l’empire.
Il croit s’en voir par là les chemins aplanis ;
Et tous autres souhaits de son cœur sont bannis.
Il aime à conquérir, mais il hait les batailles :
Il veut que son nom seul renverse les murailles[1] ;
Et plus grand politique encor que grand guerrier,
Il tient que les combats sentent l’aventurier[2].
Il veut que de ses gens le déluge effroyable
Atterre impunément les peuples qu’il accable ;
Et prodigue de sang, il épargne celui
Que tant de combattants exposeroient pour lui.
Ainsi n’espérez pas que jamais il relâche,
Que jamais il renonce à ce choix qui vous fâche.
Si pourtant je vois jour à plus que je n’attends,
Madame, assurez-vous que je prendrai mon temps.
Scène II.
Ne vous êtes-vous point un peu trop déclarée,
Madame ? et le chagrin de vous voir préférée
Etouffe-t-il la peur que marquoient vos discours
De rendre hommage au sang d’un roi de quatre jours ?
Je te l’avois bien dit, que mon âme incertaine
De tous les deux côtés attendoit même gêne,
Flavie ; et de deux maux qu’on craint également
Celui qui nous arrive est toujours le plus grand,