Comme de Mérouée il est plus écarté,
Leur union auroit moins de facilité :
Le Bourguignon d’ailleurs sépare leurs provinces,
Et serviroit pour nous de barre à ces deux princes.
Oui ; mais bientôt lui-même entre eux deux écrasé
Leur feroit à se joindre un chemin trop aisé ;
Et ces deux rois, par là maîtres de la contrée,
D’autant plus fortement en défendroient[1] l’entrée,
Qu’ils auroient plus à perdre, et qu’un juste courroux
N’auroit plus tant de chefs à liguer contre vous.
La princesse Ildione est orgueilleuse et belle ;
Il lui faut un mari qui réponde mieux d’elle,
Dont tous les intérêts aux vôtres soient soumis,
Et ne le pas choisir parmi vos ennemis.
D’une fière beauté la haine opiniâtre
Donne à ce qu’elle hait jusqu’au bout à combattre ;
Et pour peu que la veuille écouter un époux…
Il lui faut donc, Seigneur, ou Valamir, ou vous.
La pourriez-vous aimer ? parlez sans flatterie.
J’apprends que Valamir est aimé d’Honorie ;
Il peut de mon hymen concevoir quelque ennui,
Et je m’assurerois sur vous plus que sur lui.
C’est m’honorer. Seigneur, de trop de confiance.
Parlez donc, pourriez-vous goûter cette alliance ?
Vous savez que vous plaire est mon plus cher souci.
Qu’on cherche la Princesse, et qu’on l’amène ici :
- ↑ Il y a le futur, défendront, dans l’édition de 1682.