S’il épouse sa reine, il est l’horreur de Rome.
Trouvons alors, trouvons un grand cœur, un grand homme,
Un Romain qui réponde au sang de mes aïeux ;
Et pour le révolter, laisse faire à mes yeux.
Juge, par le pouvoir de ceux de Bérénice,
Si les miens auront peine à s’en faire justice.
Si ceux-là forcent Tite à me manquer de foi,
Ceux-ci feront briser le joug d’un nouveau roi ;
Et si de l’univers les siens charment le maître,
Les miens charmeront ceux qui méritent de l’être.
Dis-le-moi, tu l’as vue, ai-je peu de raison
Quand de mes yeux aux siens je fais comparaison ?
Est-elle plus charmante, ai-je poins de mérite ?
Suis-je moins digne qu’elle enfin du cœur de Tite ?
Madame…
Impriment leur désordre en tout ce que je dis.
Comment saurois-je aussi ce que je te dois dire,
Si je ne sais pas même à quoi mon âme aspire ?
Mon aveugle fureur s’égare à tous propos.
Allons penser à tout avec plus de repos.
Vous pourriez hasarder un moment de visite,
Pour voir si ce retour est sans l’aveu de Tite,
Ou si c’est de concert qu’il a fait le surpris.
Oui ; mais auparavant remettons nos esprits.