N’est-il point de moyens[1], ne vois-tu point de jour,
À mettre enfin d’accord sa gloire et son amour ?
Tout dépendra de Tite et du secret office
Qu’il peut dans le sénat rendre à sa Bérénice.
L’air dont il agira pour un espoir si doux
Tournera l’assemblée ou pour ou contre vous ;
Et si sa politique à vos amis s’oppose,
Vous l’avez dit vous-même, ils pourront peu de chose.
Sondez ses sentiments, et réglez-vous sur eux :
Votre bonheur est sûr, s’il consent d’être heureux.
Que si son choix balance, ou flatte mal le vôtre,
Demandez Bérénice afin d’obtenir l’autre.
Vous l’avez déjà vu sensible à de tels coups ;
Et c’est un grand ressort qu’un peu d’amour jaloux.
Au moindre empressement pour cette belle reine,
Il vous fera justice et reprendra sa chaîne.
Songez à pénétrer ce qu’il a dans l’esprit.
Le voici.
Je suivrai ce que ton zèle en dit.
Scène V.
Avez-vous regagné le cœur de votre ingrate,
Mon frère ?
Voyez s’il fut jamais orgueil pareil au sien :
- ↑ Voltaire (1764) a mis le singulier : moyen.