C’est en dire beaucoup.
Et sachez que l’effort où mon devoir m’engage
Ne peut plus me réduire à vous donner demain
Ce qui vous étoit sûr, je veux dire ma main.
Ne vous la promettez qu’après que dans mon âme
Votre mérite aura dissipé cette flamme,
Et que mon cœur, charmé par des attraits plus doux,
Se sera répondu de n’aimer rien que vous ;
Et ne me dites point que pour cet hyménée
C’est par mon propre aveu qu’on a pris la journée :
J’en sais la conséquence, et diffère à regret ;
Mais puisque vous m’avez arraché mon secret,
Il n’est ni roi, ni père, il n’est prière, empire,
Qu’au péril de cent morts mon cœur n’ose en dédire.
C’est ce qu’il n’est plus temps de vous dissimuler,
Seigneur ; et c’est le prix de m’avoir fait parler.
Et du moins, attendant que cette ardeur se passe,
Apprenez-moi le nom de cet heureux amant
Qui sur tant de vertu règne si puissamment,
Par quelles qualités il a pu la surprendre.
Si je vous l’avois dit…
Achevons.
Rien ne m’empêcheroit de lui donner la main.