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PREFACE.

On s’est aussi attaché à donner comme un abregé de l’histoire naturelle des animaux, des oiseaux & des poissons, non seulement de ceux qui nous sont connus, mais encore de quantité d’autres que les Voyageurs ont veus dans les pays les plus éloignez.

Tous les Ordres, tant Religieux que militaires, sont icy decrits avec le temps de leur institution, & ce qui leur est ordonné par leurs Statuts. On a suivi la mesme methode pour tous les Heresiarques, afin de contenter ceux qui veulent sçavoir l’origine & le progrez des diverses heresies qui ont affligé l’Eglise. On n’a pas oublié les Dignitez & les Charges tant anciennes que modernes, & on en a fait connoistre les diverses dependances.

Comme la lecture des livres du vieux langage, est une lecture qui plaist à beaucoup de gens, on a expliqué un fort grand nombre de vieux mots, à quoy on a ajousté des exemples, ou du Roman de la Rose, ou des plus anciens Poëtes.

Quand on a parlé de mots qui appartiennent à l’Anatomie, comme Coeur, Cerveau, & autres semblables, ou qu’il a esté question de quelques termes qui ont leur principale signification dans l’usage commun de la Langue, comme Buisson, Noyau, Ouye, on s’est servi des definitions de l’Académie sans y ajouster aucun exemple, pour en donner une premiere notion  ; & afin de faire connoistre qu’elles sont tirées du Dictionnaire de l’Académie, aux sentimens de laquelle on s’attache entierement, on les a fait imprimer en caractere Italique avec ces lettres Capitales, Acad. Fr. Outre quantité de livres qu’on a leus exprés avec grande attention sur les diverses matieres dont ce Dictionnaire est composé, on s’est servi des lumieres de plusieurs Académiciens, & des plus habiles dans chaque art. On a suivi pour les termes de Chymie un petit Dictionnaire manuscrit de feu Monsieur Perrault, Docteur en medecine de la Faculté de Paris, & l’un des plus grands ornemens de l’Académie des Sciences. L’excellent ouvrage de Monsieur Felibien sur l’Architecture, la Sculpture & la Peinture, a esté aussi d’un fort grand secours, quand il a fallu parler des termes qui dépendent de ces Arts. Enfin on n’a épargné ny soins ny peines pour ne laisser rien à souhaiter au lecteur de ce qu’il pourroit apprendre dans tous les autres Dictionnaires, & mesme dans les plus anciens, dont on a conservé les termes, parce que le langage que l’on parloit du temps de Nicot n’est pas encore aujourd’huy sans grace.

Cependant on ne peut se défendre d’avouër que quelque application que l’on ait euë dans ce grand travail, il est impossible qu’on ne soit tombé dans quelques fautes, soit pour n’avoir pas assez bien compris les termes de certains Arts, soit pour n’en avoir pas donné des idées assez nettes, & qui puissent empescher qu’on ne tombe dans l’erreur, soit mesme parce que les Auteurs qu’on a suivis ont pû se tromper eux-mêmes. Comme il n’y a que le Public qui sçache tout bien parfaitement, c’est au Public à donner les corrections & les augmenta-