Page:Corneille - Horace, 1641.djvu/50

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Allons, ma sœur, allons, ne perdons plus de larmes :
Contre tant de vertus ce sont de faibles armes.
Ce n’est qu’au désespoir qu’il nous faut recourir.
Tigres, allez combattre, et nous, allons mourir.


Scène VIII.

Le vieil HORACE, HORACE, CURIACE.
HORACE.

Mon père, retenez des femmes qui s’emportent,
Et de grâce empêchez surtout qu’elles ne sortent.
Leur amour importun viendrait avec éclat
Par des cris et des pleurs troubler notre combat ;
Et ce qu’elles nous sont ferait qu’avec justice
On nous imputerait ce mauvais artifice.
L’honneur d’un si beau choix serait trop acheté,
Si l’on nous soupçonnait de quelque lâcheté.

Le vieil HORACE.

J’en aurai soin. Allez, vos frères vous attendent ;
Ne pensez qu’aux devoirs que vos pays demandent.