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Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/120

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ainsi notre fier ennemi
se glisse au dedans et nous tue,
quand l’âme, soudain abattue,
ne lui résiste qu’à demi ;
et dans cette langueur pour peu qu’il l’entretienne,
des forces qu’elle perd il augmente la sienne.

L’assaut de la tentation
ne suit pas le même ordre en toutes ;
elle prend divers temps et tient diverses routes
contre notre conversion.
à l’un soudain elle se montre,
elle attend l’autre vers la fin ;
d’un autre le triste destin
presque à tous moments la rencontre :
son coup est pour les uns rude, ferme, pressant ;
pour les autres, débile, et mol, et languissant.

C’est ainsi que la providence,
souffrant cette diversité,
par une inconcevable et profonde équité,
met ses bontés en évidence :
elle voit la proportion