Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/138

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à force de haïr leurs âmes en ce monde,
ait su les posséder dedans l’éternité ?

Ouvrez, affreux déserts, vos retraites sauvages,
et des pères que vous cachez,
dans vos cavernes retranchés,
laissez-nous tirer les images ;
montrez-nous les tentations,
montrez-nous les vexations
qu’à toute heure chez vous du diable ils ont souffertes ;
montrez par quels ardents soupirs
les prières qu’à Dieu sans cesse ils ont offertes
ont porté dans le ciel leurs amoureux desirs.

Jusques où n’ont été leurs saintes abstinences ?
Jusques où n’ont-ils su pousser
le zèle de voir avancer
les fruits de tant de pénitences ?
Qu’ils ont fait de rudes combats
pour achever de mettre à bas
cet indigne pouvoir dont s’emparent les vices !
Qu’ils se sont tenus de rigueur !
Que d’intention pure en tous leurs exercices,
pour rendre un Dieu vivant le maître de leur cœur !