Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/184

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et la soif d’une fin meilleure
n’obtiendra pas un seul moment.

Penses-y sans cesse et sans feinte :
ce grand péril se peut gauchir,
et la crainte peut t’affranchir
des plus justes sujets de crainte.
Quiconque à la mort se résout,
qui la voit et la craint partout,
a peu de chose à craindre d’elle ;
et le plus assuré secours
contre les traits d’une infidèle,
c’est de s’en défier toujours.

Qu’une pieuse et sainte adresse,
servant de règle à tes desirs,
dispose tes derniers soupirs
à moins d’effroi que d’allégresse :
meurs à tous les mortels appas,
afin qu’en Dieu par le trépas
tu puisses commencer à vivre,
et qu’un plein mépris de ces lieux
te donne liberté de suivre
Jésus-Christ jusque dans les cieux.