Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/183

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et si tu veux bien négliger
toi-même le soin de toi-même,
peu d’autres s’en voudront charger.

Travaille donc et sans remise :
chaque moment est précieux,
chaque instant peut t’ouvrir les cieux ;
prends un temps qui te favorise ;
mais hélas ! qu’avec peu de fruit
l’homme, par soi-même séduit,
endure qu’on l’en sollicite !
Et qu’il aime à perdre ici-bas
le temps d’amasser un mérite
qui fait vivre après le trépas !

Un temps viendra, mais déplorable,
que tes yeux, en vain mieux ouverts,
te feront voir combien tu perds
dans cette perte irréparable.
Les soins tardifs de t’amender
auront alors beau demander
encore un jour, encore une heure :
il faudra partir promptement,