Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/217

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Que regardes-tu donc, mortel, autour de toi,
comme si quelque emploi
t’y faisoit une paix profonde ?
C’est au ciel, c’est en Dieu qu’il te faut habiter :
c’est là, c’est en lui seul qu’un vrai repos se fonde ;
et quoi qu’étale ici le monde,
ce n’est qu’avec dédain que l’œil s’y doit prêter.

Tout ce qu’il te présente y passe comme une ombre,
et toi-même es du nombre
de ces fantômes passagers :
tu passeras comme eux, et ta chute funeste
suivra l’attachement à ces objets légers,
si pour éviter ces dangers
tu ne romps avec toi comme avec tout le reste.

De ce triste séjour où tout n’est que défaut,
jusqu’aux pieds du très-haut,
sache relever ta pensée ;
qu’à force de soupirs, de larmes et de vœux,
jusques à Jésus-Christ ta prière poussée
lui montre une ardeur empressée,
d’où sans cesse pour lui partent de nouveaux feux.