Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/218

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Si tu t’y sens mal propre, et qu’entre tant d’épines
jusqu’aux grandeurs divines
tes forces ne puissent monter,
s’il faut que sur la terre encor tu les essaies,
sa passion t’y donne assez où t’arrêter ;
mais il faut pour la bien goûter
affermir ta demeure au milieu de ses plaies.

Prends ce dévot refuge en toutes tes douleurs,
et tes plus grands malheurs
trouveront une issue aisée :
tu sauras négliger quoi qu’il faille souffrir ;
les mépris te seront des sujets de risée,
et la médisance abusée
ne dira rien de toi dont tu daignes t’aigrir.

Le monarque du ciel, le maître du tonnerre,
méprisé sur la terre,
dans l’opprobre y finit ses jours ;
au milieu de sa peine, au fort de sa misère,
il vit tous ses amis lâches, muets et sourds :
tout lui refusa du secours,
et tout l’abandonna, jusqu’à son propre Père.

Cet abandon lui plut, il aima ce mépris,
et pour être ton prix