Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/267

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qu’à cette aimable confiance
que versent dans les cœurs ses consolations,
et te prépare aux croix que sa justice envoie,
plus qu’à cette innocente joie
que mêlent ses bontés aux tribulations.

Quels mondains à Dieu si rebelles
de leurs âmes voudroient bannir
le goût de ces douceurs toutes spirituelles,
s’ils pouvoient toujours l’obtenir ?
Les pompes que le siècle étale
n’ont jamais rien qui les égale :
les délices des sens n’en sauroient approcher ;
et de quelques appas qu’elles nous semblent pleines,
celles du siècle enfin sont vaines,
et la honte s’attache à celles de la chair.

Mais les douceurs spirituelles,
seules dignes de nos desirs,
seules n’ont rien de bas, et seules toujours belles,
forment de solides plaisirs.
C’est la vertu qui les fait naître,
et Dieu, cet adorable maître,
n’en est jamais avare aux cœurs purs et constants ;
mais on n’en jouit pas autant qu’on le souhaite,