et l’âme la moins imparfaite
voit la tentation ne cesser pas longtemps.
Par trop d’espoir en nos mérites
la fausse liberté d’esprit
s’oppose puissamment à ces douces visites
dont nous régale Jésus-Christ.
Lorsque sa grâce nous console,
d’un seul accent de sa parole
il remplit tout l’excès de sa bénignité ;
mais l’homme y répond mal, l’homme l’en désavoue,
s’il ne rend grâces, s’il ne loue,
s’il ne rapporte tout à sa haute bonté.
Veux-tu que la grâce divine
coule abondamment dans ton cœur ?
Fais remonter ses dons jusqu’à son origine ;
n’en sois point ingrat à l’auteur.
Il fait toujours grâce nouvelle
à qui, pour la moindre étincelle,
lui témoigne un esprit vraiment reconnoissant ;
mais il sait bien aussi remplir cette menace
d’ôter au superbe la grâce
dont il prodigue à l’humble un effet plus puissant.
Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/268
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