Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/270

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tout ce qui s’y mêle du tien :
je m’explique, et je te veux dire
que des grâces que Dieu t’inspire
tu pousses jusqu’à lui d’humbles remercîments,
et que te chargeant seul de toutes tes foiblesses,
tu te prosternes, tu confesses
qu’il ne te peut devoir que de longs châtiments.

Mets-toi dans le plus bas étage,
il te donnera le plus haut :
c’est par l’humilité que le plus grand courage
montre pleinement ce qu’il vaut.
La hauteur même dans le monde
sur ce bas étage se fonde,
et le plus haut sans lui n’y sauroit subsister :
le plus grand devant Dieu, c’est le moindre en soi-même,
et les vertus que le ciel aime
par les ravalements trouvent l’art d’y monter.

La gloire des saints ne s’achève
que par le mépris qu’ils en font ;
leur abaissement croît autant qu’elle s’élève
et devient toujours plus profond.
La vaine gloire a peu de place
dans un cœur où règne la grâce,