Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/271

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l’amour de la céleste occupe tout le lieu ;
et cette propre estime, où se plaît la nature,
ne sauroit trouver d’ouverture
dans celui qui se fonde et s’affermit en Dieu.

Quand l’homme à cet être sublime
rend tout ce qu’il reçoit de bien,
d’aucun autre ici-bas il ne cherche l’estime :
ici-bas il ne voit plus rien.
Dans le combat, dans la victoire,
de tels cœurs ne veulent de gloire
que celle que Dieu seul y verse de ses mains :
tout leur amour est Dieu, tout leur but sa louange,
tout leur souhait, que sans mélange,
elle éclate partout, en eux, en tous les saints.

Aussi sa bonté semble croître
des louanges que tu lui rends ;
et pour ses moindres dons savoir le reconnoître,
c’est en attirer de plus grands.
Tiens ses moindres grâces pour grandes,
n’en reçois point que tu n’en rendes :
crois plus avoir reçu que tu n’as mérité ;
estime précieux, estime incomparable
le don le moins considérable,