Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/280

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quand le reste en craindra d’éternels châtiments.

La croix ouvre l’entrée au trône de la gloire ;
par elle ce royaume est facile à gagner :
aime donc cette croix par qui tu dois régner ;
en elle est le salut, la vie et la victoire.
L’invincible soutien contre tous ennemis,
des célestes douceurs l’épanchement promis,
et la force de l’âme ont leurs sources en elle ;
l’esprit y voit sa joie et sa tranquillité,
il y voit des vertus le comble et le modèle,
et la perfection de notre sainteté.

C’est elle seule aussi qui doit être suivie ;
ce seroit t’abuser que prendre un autre but ;
hors d’elle pour ton âme il n’est point de salut,
hors d’elle point d’espoir de l’éternelle vie.
Je veux bien te le dire et redire cent fois :
si tu ne veux périr, charge sur toi ta croix,
suis du crucifié les douloureuses traces,
et les dons attachés à ce glorieux faix,
attirant dans ton cœur les trésors de ses grâces,
t’élèveront au ciel pour y vivre à jamais.

Il a marché devant, il a porté la sienne,
il t’a montré l’exemple en y mourant pour toi ;