Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/301

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si pour en profiter l’esprit qui les inspire
ne touche nos esprits.

Silence donc, Moïse ! Et toi, parle en sa place,
éternelle, immuable, immense vérité ;
parle, que je ne meure enfoncé dans la glace
de ma stérilité.

C’est mourir en effet, qu’à ta faveur céleste
ne rendre point pour fruit des desirs plus ardents ;
et l’avis du dehors n’a rien que de funeste
s’il n’échauffe au dedans.

Cet avis écouté seulement par caprice,
connu sans être aimé, cru sans être observé,
c’est ce qui vraiment tue, et sur quoi ta justice
condamne un réprouvé.

Parle donc, ô mon Dieu ! Ton serviteur fidèle
pour écouter ta voix réunit tous ses sens,
et trouve les douceurs de la vie éternelle
en ses divins accents.

Parle pour consoler mon âme inquiétée ;