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Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/371

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Enfin si nous n’avons ton aide et ton soutien,
si tu ne nous défends, si tu ne nous regardes,
tout l’effort qu’on se fait pour être sur ses gardes
n’est qu’un effort qui gêne et qui ne sert de rien.

Le naufrage est certain si tu nous abandonnes ;
le soin de l’éviter nous fait même y courir ;
mais sitôt que ta main daigne nous secourir,
nous rentrons à la vie, et gagnons les couronnes.

Nous sommes inconstants, mais tu nous affermis ;
notre feu s’amortit, tu lui prêtes des flammes,
et les saintes ardeurs que tu rends à nos âmes
sont autant de remparts contre nos ennemis.

Qu’un plein ravalement ainsi m’est nécessaire !
Que je me dois pour moi des sentiments abjets !
Et quand je fais du bien, si quelquefois j’en fais,
le peu d’état, Seigneur, qu’il m’est permis d’en faire !

Que je dois m’abaisser, que je dois m’avilir
sous tes saints jugements, sous leurs profonds abîmes,
où je ne vois en moi qu’un néant plein de crimes,